Compte rendu de la séance des chants, conférence, des voeux et de la fête des rois du 11 Janvier 2020

Rédigé par Constantin LIANOS le . Publié dans Blog Mr Légionnaire.

 Jacques Saint-Pierre : Les premiers pas de la   Légion Etrangère

Le major Dante Stevenazzi a compris que le secret de la communication est de donner de la voix pour se faire entendre.

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Le maestro en action ! 

Ce petit homme fascinant aurait pu aisément faire du théâtre ou de la politique, ce qui revient parfois au même, tant ses dons innés pour la scène sont évidents. Voilà un  chef de chœur qui aime les chants traditionnels de la Légion Etrangère et prend plaisir à faire partager sa passion, avec beaucoup d’humour, aux membres de l’association nationale des anciens combattants de la Légion Etrangère lors de leurs réunions ou conférences.

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Le staff filtre les entrées et veille !

Le Major Stevenazzi ne se contente pas de chanter juste, il met tout son cœur dans chacune des chansons qu’il interprète au point de donner envie de l’accompagner aux plus timides. Une nouvelle fois, ce samedi 11 janvier, il s’est illustré par ses talents de professeur et sa maestria en interprétant avec brio les chants qui ont fait la gloire de la Légion sur tous les théâtres d’opération du monde : Camerone, Magenta, Constantine, Solferino, Malakoff, Tuyen Quang, Narvik, Bir Hakeim, Dien Biên Phu, Kolwezi…

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Monsieur Lionel ROYER-PERREAULT , Maire du 9ème et 10ème, député suppléant des Bouches du Rhône, nous a fait l'honenur de venir et chanter avec nous .

 Même le maire du 9eme et 10eme arrondissement, M. Lionel Royer-Perreaut, présent lors de cette séance de répétition, a entonné les chants de la Légion Etrangère aux côtés du président de l’ANACLE,

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Les auditeurs attentifs aux consignes du Major Dante STEVENAZZI

Constantin Lianos dont chacun connait la devise : « l’important n’est pas de chanter juste, c’est de chanter fort : une association qui ne chante pas la gloire de ses anciens et l’honneur de ses héros est une association vouée à disparaître »Bravo au major Stevenazzi de perpétuer la mémoire de ces chants traditionnels car ils forment le meilleur vecteur de cohésion et d’unité pour des soldats très vaillants certes, mais qui, souvent, au départ, ne parlent pas la même langue. Le chant légionnaire, c’est l’esperanto de la Légion Etrangère.

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Monsieur Lionel ROYER-PERREAULT présente ses vœux pour la nouvelle année.

Après ce récital magistral signé Dante Stevenazzi, le lieutenant-colonel Constantin Lianos a obligeamment donné la parole au maire de secteur : M. Lionel Royer-Perreaut qui a souhaité une bonne et heureuse année à tous les membres de l’association en insistant sur « l’exemple » qu’ils donnent aujourd’hui à la jeunesse française : « Ce que vous faites au quotidien prend aujourd’hui une résonance particulière parce que vous donnez du sens à un engagement patriotique, a-t-il souligné, à l’heure où notre société a tendance à perdre ses repères et ses valeurs vous exaltez l’amour de la patrie et le sentiment national, c’est essentiel, et je ne saurais trop vous féliciter de transmettre nos valeurs fondamentales à la jeunesse. Merci de ce que vous apporté à notre pays, merci de ce que vous êtes et de ce que vous faites ».

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Le Professeur Jacques SAINT-PIERRE

 Puis ce fut au tour du professeur d’histoire et géographie Jacques Saint-Pierre, membre éminent de l’ANACLE, de donner une conférence sur les quarante premières années de la Légion Etrangère depuis sa création le 9 mars 1831 par le roi Louis Philippe jusqu’aux combats dans Paris contre la Commune en avril et mai 1871. Le professeur  a su relater avec talent les hauts faits d’armes de la Légion Etrangère durant cette période en insistant en particulier sur l’épisode le plus glorieux : celui de la bataille de Camerone, le 30 avril 1863 au Mexique. Les soldats du capitaine Jean Danjou ont rempli ce jour-là la mission qui leur avait été confiée de protéger un convoi très précieux en route pour Puebla. L’ennemi en nombre très supérieur a contraint les légionnaires à trouver refuge dans l’auberge de Camerone. Et là, soixante Légionnaires en proie à la soif et à la faim, vont résister plusieurs heures à une armée de 2000 Mexicains dont 800 cavaliers et 1200 fantassins. Cette résistance héroïque sera saluée par les Mexicains eux-mêmes qui, admiratifs, face à cette opposition farouche mais désespérée lancent au lieutenant Maudet, dernier Légionnaire vivant avec deux de ses camarades : « Rendez-vous ! »

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« Nous nous rendrons si vous nous promettez de relever et de soigner nos blessés et si vous nous laissez nos armes ! » répond Maudet.

« On ne refuse rien à des hommes tels que vous ! » répond l’officier mexicain.

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Mgr le Chanoine Jean-Pierre ELLUL décore Madame Odette GORCE et remet le diplôme

Impressionné, l’empereur Napoléon III décida que le nom de Camerone serait inscrit sur le drapeau du Régiment Etranger et que les noms de Danjou, Vilain et Maudet, héros de cette bataille meurtrière, seraient gravés en lettres d’or sur les murs des Invalides à Paris. En outre, un monument fut élevé en 1892 sur le lieu du combat. Il porte l’inscription suivante : « Ils furent ici moins de soixante opposés à toute une armée. Sa masse les écrasa. La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats français le 30 avril 1863. A leur mémoire, la patrie éleva ce monument ».

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Le Lcl Constantin LIANOS décore Madame Hélène HIRMANN, 

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Monsieur Jean-Dominique ROUBAUD, l'ADC Noël TORTELLI, 

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Madame Véronique MAZILE

D’autres batailles prestigieuses ont contribué à la réputation légendaire de la Légion Etrangère, devenue le fleuron de l’armée française. Le professeur Jacques Saint-Pierre a minutieusement relaté la prise de Constantine en 1837, la bataille de Sébastopol et la mort du colonel Vienot le 2 mai 1855, la prise de Malakoff et d’Ischeriden, puis la bataille de Solferino. La légende de la Légion s’est écrite au fil des batailles dans le sang des Légionnaires. Comme disait le duc de Choiseul, Premier ministre de Louis XV : « un soldat étranger vaut trois soldats : un soldat enlevé à l’ennemi, un soldat gagné par l’armée française et un soldat français épargné ».

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Monsieur Jacques SAINT-PIERRE

Au fur et à mesure que les épisodes glorieux s’inscrivent au fronton de la Légion Etrangère, les Français s’approprient la marche du « Boudin » à une cadence solennelle de 88 pas par minute alors qu’elle est de 120 pas par minute dans les autres régiments. C’est le maréchal Soult, duc de Dalmatie, qui a convaincu Louis Philippe de créer « une Légion d’étrangers » dont on a besoin pour maintenir l’ordre depuis la prise d’Alger le 16 juillet 1830.  Cette nouvelle unité ne pourra cependant intervenir que hors des limites continentales du Royaume de France. On peut autoriser l’engagement d’hommes qui ne peuvent justifier ni de leur identité ni de références morales : c’est le principe de l’anonymat au sein de la Légion. Au départ plusieurs bataillons sont formés par origine nationale : le bataillon des Suisses, celui des Allemands (les plus nombreux), celui des Espagnols, celui des Italiens et des Sardes, et celui des Polonais.

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Investiture de Madame Dany et adoubement de Monsieur Jean-Louis ARAGON

Ce regroupement par nationalité accentue les particularismes et nuit à la cohésion du corps des Légionnaires. La Légion est temporairement cédée à l’Espagne et après des fortunes diverses et de nombreuses pertes, elle revient à la France en 1837 et devient le noyau des armées françaises en Algérie où elle va s’illustrer en neutralisant le féroce Abdelkader à M’Chounech et dans l’oasis de Zaatcha. Le caïd d’Ischeriden attribuera sa défaite à plate couture en Kabylie à la charge inouïe « des grandes capotes », c’est-à-dire des képis blancs et à la fougue des zouaves et des tirailleurs d’Afrique qui combattent à leurs côtés.

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Le Médecin:Capitaine Alain BOURDON, Vice-Président (*1)

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Le Président, Mme Hélène HIRMANN, M. Egon HOLODRF et le Major Dante STEVENAZZI

11 Janvier 2020

Investiture de Madame Sylvie PARIENTE

A la suite du calvaire espagnol lié à la guerre civile 4000 soldats décident de quitter la Légion en 1835-1836. L’état-major de l’armée française décide alors de mettre fin aux bataillons par nationalité et procède au « grand amalgame » de toutes les nationalités qui va devenir la marque de fabrique de la Légion, immense creuset militaire où l’on devient français par le sang versé en respectant la devise « Honneur et Fidélité », « la Légion est notre patrie ».

JoseDARRIGO

 

 

 

José D’ARRIGO.

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Un grand merci à : 

Capitaine Jean-Paul GIORGI, Lieutenant Gilles CHAMPROUX et Caporal-chef Vincenzo ROMANO,  pour l'aide au montage et demontage de cette superbe journée: 

Le Légionnaire de 1ère Classe Edon HOLDOFR admis au grade d'Officier de la Légion d'honneur, nous a offert le champagne.

Nous avons profité pour remettre la médaille du dévouement et du mérite de nôtre association (niveau d'argent) aux membres dont les noms suivent :

Madame Odette GORCE, membre, pour son aide au montage des pélérinages organisés par le Président.

Madame Hélène HIRMANN, déléguée permanente du Président de l'ANACLE auprès du Souvenir Français du comité d'Aubagne. 

Monsieur Jean-Dominique ROUBAUD, Président du comitié du Souvenir Français d'Aubagne et environs,

Adjudant-chef Noël TOERTELLI, ancien chef du sécretariat de la Compagnie de Commandement et des Service du 2°REI pendant le commandement du Lcl Constantin LIANOS 

Madame Véronique MAZILE, membre, pour son soutien indefectible à notre association et le suivi des malades. 

Professeur Jacques SAINT-PIERRE, conférencier, membre de la commission culture de notre association.

Lieutenant-colonel Constantin LIANOS, Président 

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Jean-Luc Carbuccia, né à Bastia le 14 juillet 1808 et mort à Gallipoli le 17 juillet 1854, est un général et archéologue français

Biographie  

Sa famille, ancienne famille corse, apparentée aux Mozer de Mattéï, émigrée en France, préfère l’exil à la servitude des Génois. Son grand-père et son père s'illustrent au sein du régiment « Royal corse » où servent de nombreux notables exilés.

Il entre à Saint-Cyr en 1825 et en sort sous-lieutenant deux ans plus tard. Présent au débarquement du corps expéditionnaire de l'Algérie en 1830, il prend part à tous les combats des débuts de la conquête : débarquement du corps expéditionnaire à Sidi-Ferruch, aux sièges de Fort l’Empereur et d’Oran. Il regagne la France six ans plus tard avec le grade de capitaine. En 1839, il regagne à sa demande l'Algérie. Trois blessures, quatre citations et la croix de chevalier de la Légion d'honneur témoignent de ses qualités de soldat. Il y gagne également l'estime du duc d'Aumale et du maréchal Bugeaud, gouverneur de l'Algérie.

Colonel à 40 ans, il succède au colonel, comte de Noue le 31 août 1848, à la tête du 2e régiment étranger en Algérie et au colonel Canrobert à la subdivision de Batna. Il reçoit le premier drapeau du régiment. Tout particulièrement apprécié par ses hommes, il sait en tirer une obéissance aveugle. Il s'illustre à leur tête, notamment lors de la prise de Zaatcha, durant laquelle son imprudence initiale lui sera reprochée par le général Emile Herbillon.

En 1854, nommé général, il est affecté à Paris. Mais la guerre de Crimée éclate, il demande à y être envoyé. Il y participe à la tête de la brigade de Légion étrangère. Après les obsèques du général d’Elchingen, mort du choléra d’une façon foudroyante, il rentre fatigué. Le lendemain, 17 juillet 1854, contaminé lui aussi, il meurt en quelques heures, âgé de 46 ans, devant Gallipoli.

L'archéologue

En plus d'avoir été un grand chef militaire, le général Carbuccia (colonel en Algérie) était féru d'archéologie. Sous ses ordres, son régiment, le 2e régiment étranger a commencé les campagnes de fouille de la ville romaine de Lambèse, ancienne capitale militaire de la Numidie romaine. Le colonel Carbuccia reconstitua en outre la géographie de l’ancienne province romaine.

Des fouilles des ruines de Lambèse, il tire un rapport intitulé « Archéologie de la subdivision de Batna ». Il est reçu par l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Le rapport est conservé actuellement à la bibliothèque de l’Institut de France. Récompensé par une médaille de satisfaction, Carbuccia ne l’accepte que pour son régiment.


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 Texte et photos © Monsieur-Légionnaire