Compte rendu de la visioconférence internationale du 19 mars 2022 avec le thème : L’Afrique noire : un rêve français donnée par Philippe San Marco

Rédigé par Lcl Constantin LIANOS le . Publié dans Culture.

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Colonisation : les quatre vérités de Philippe San Marco

« Je suis socialiste et je suis Marseillais, mais je ne suis pas un socialiste marseillais »,ma confié en souriant Jean-Paul Giraud lorsqu’il a été nommé chef de cabinet d’Eugène Caselli à Marseille-Provence-Métropole en janvier 2011. Lui qui a fait toute sa carrière politique au conseil municipal de Grenoble et au conseil général de l’Isère ne voulait à aucun prix qu’on pût le confondre avec les magouilles et autres embrouilles de ses homologues marseillais.

Lorsque le lieutenant-colonel Lianos, président de l’association nationale des anciens combattants de la Légion Etrangère, a eu la bonne idée d’inviter l’ancien député socialiste marseillais Philippe San Marco, ex-premier adjoint de Gaston Defferre à la mairie de Marseille, pour une visioconférence de présentation de son dernier livre intitulé : « L’Afrique noire : un rêve français », j’ai tout de suite pensé à la confidence de Jean-Paul Giraud en me disant que M. San Marco, lui aussi, aurait pu me faire la même remarque.

Il fait incontestablement partie de ces hommes dont la grandeur d’âme et la conception de l’intérêt public ne pouvaient pas accepter ce qu’il était de bon ton d’appeler les « coutumes politiques locales », c’est-à-dire les petits arrangements entre amis au préjudice de la collectivité. Voilà pourquoi M. San Marco n’a jamais été maire de Marseille alors qu’il en avait largement l’étoffe et qu’il a été évincé de la politique locale pour avoir traqué les malfaisants qui gravitaient dans l’entourage de Gaston Defferre.

Son livre sur l’histoire de la colonisation française à travers le périple de son grand-père Paul Vazeilles, qui a fait toute sa carrière de fonctionnaire en Afrique noire, est d’un intérêt majeur car il est fondé sur des faits et non sur une prévention anti ou pro-colonialiste. Il replace les choses dans leur contexte de l’époque, un temps où les plus hautes autorités de l’Etat pouvaient parler des « indigènes », des « sauvages », des « primitifs », des « grands enfants », des « nègres », des « peuples arriérés », sans risquer d’être traduits en correctionnelle pour diffamation ou xénophobie. Et surtout, il révèle des vérités qui tordent le cou à des fables répandues aujourd’hui pour mieux victimiser la population issue de l’immigration africaine de nos banlieues et les encourager à la sécession. D’emblée, il affirme en effet que l’expansion coloniale française n’est pas liée au « pillage de l’Afrique » mais à une politique de prestige susceptible de faire oublier la cuisante défaite de 1870.

Cette blessure d’orgueil ressentie comme une humiliation nationale peut être comparée aujourd’hui à celle de la Russie qui n’a cessé d’être poussée dans ses retranchements par les forces occidentales depuis la chute du mur de Berlin en 1989 et la dislocation de l’union des républiques socialistes soviétiques qui s’est ensuivie en 1991. Comme dit le proverbe : « qui sème l’humiliation récolte la haine »…

Seconde vérité rappelée par Philippe San Marco : les Français de métropole se sont toujours désintéressés de l’Afrique en considérant qu’elle était davantage une charge qu’une aubaine. Et ils n’avaient pas tort. Dans ses colonies la France a construit 220 hôpitaux où les soins étaient gratuits, 18 000 km de voies ferrées, 63 ports, 96 aérodromes, des centaines de barrages, de ponts, de centrales électriques, d’écoles, de dispensaires, de maternités, de conduites d’eau, de fermes, etc. Le tout payé par les Français de métropole…sans la moindre compensation. Cette œuvre gigantesque de « mise en valeur » de territoires vierges n’est jamais mise en exergue mais elle bien réelle.

La colonisation, présentée aujourd’hui comme une abomination absolue, relève davantage de la mission civilisatrice de la France que de la cupidité économique. La France n’avait rien à gagner en Afrique puisqu’elle pouvait par exemple se procurer du sucre à meilleur prix ailleurs ou par la culture intensive dans l’hexagone de la betterave sucrière. Les matières premières telles que le charbon, le coton, la laine et la soie, dont la France avait besoin, étaient absents de l’Afrique subsaharienne. Répéter à satiété aujourd’hui que la France a colonisé de larges pans de l’Afrique occidentale et équatoriale pour « avoir des débouchés », c’est archifaux. Comment aurait-elle pu vendre des produits français à des pays sans monnaie ?

Il est vrai que certains gouverneurs des colonies ont manifesté souvent une certaine « condescendance » vis-à-vis des populations locales, tant et si bien que les Français pouvaient être taxés de paternalisme. Mais cette morgue relative n’avait rien à voir avec les razzias, les pillages et les massacres perpétrés par les chefs musulmans descendant des Almoravides qui méprisaient trop les peuples noirs pour rechercher autre chose que du butin et des esclaves qu’ils émasculaient systématiquement pour éviter qu’ils ne se reproduisent. 

Il s’agit là d’une troisième vérité, volontairement ignorée par nos idéologues gauchistes friands de repentance et d’excuses publiques : les populations africaines pratiquaient l’esclavage domestique sur leurs congénères bien avant les traites transatlantique et subsaharienne. « Il est contraire à la vérité historique de penser que les Européens sont venus razzier les captifs dans les villages sans la participation de certains segments des sociétés africaines », écrit San Marco page 135.

Ce sont bel et bien les Arabo-musulmans qui ont mis en esclavage l’Afrique subsaharienne sans discontinuer du VIIe au XXe siècle et n’ont jamais officiellement proclamé la fin de ces razzias humaines, faisant au bas mot dix-sept millions de victimes. Et les Français n’étaient pour rien dans ces atrocités. Ils ne plaisantaient pas non plus sur l’octroi de la nationalité française qu’on accorde aujourd’hui à tous les migrants sans distinction. Le code civil ne reconnaissait pas le « droit à la différence » revendiqué aujourd’hui par de nombreuses communautés qui se refusent à toute intégration : « nul ne peut être naturalisé français s’il ne justifie pas de son assimilation à la communauté française », stipulait le texte de loi.

Il est donc temps de sortir des caricatures et d’assumer notre histoire coloniale. Les Français « malgré eux » ne parvenaient pas à la citoyenneté française, non pas en raison de leur couleur de peau ou de leur religion, mais de leurs mœurs (polygamie, anthropophagie, excision, mépris de la femme, charia), de leurs comportements, de leurs coutumes et de leurs tenues vestimentaires. C’est ainsi que pour l’inspecteur général Meray, « aux yeux du fervent musulman, le Français sera toujours un roumi dont Dieu lui commande de s’écarter avec mépris ». Une affirmation qui ferait bondir un certain apôtre de la « créolisation ».

On ne peut pas juger le passé colonial à l’aune de nos valeurs actuelles. La meilleure manière de détruire un pays est d’en effacer l’histoire. Plaquer sur les avatars de la colonisation notre conception actuelle des droits de l’homme et du citoyen est une hérésie. Croire également que les pays dessinés par les occupants ont une valeur pour les populations locales est totalement faux. Les frontières héritées de la colonisation ont été taillées à la serpe par les Français, les Allemands, les Turcs ou les Britanniques, sont égard pour les tribus et les peuplades qui, elles, ne peuvent être scindées ou dissociées. Les lignes arbitraires tracées par les colons ne correspondent pas à une lente maturation historique mais à une volonté d’expansion et de puissance territoriale.

L’assimilation morale et matérielle à notre civilisation reposait entièrement sur la langue française, propagée par les missionnaires, et sur l’instruction publique que les militaires ont su inculquer aux populations locales. Philippe San Marco insiste aussi sur les bienfaits immenses de la médecine coloniale qui a permis de sauver des milliers et des milliers de vies africaines.

Philippe San Marco, au terme d’explications lumineuses, a permis aux ouailles du lieutenant-colonel Constantin de se faire leur propre opinion sur la colonisation française. Nous ne saurions trop leur conseiller de lire cet ouvrage qui résulte d’investigations minutieuses dans une cinquantaine de livres et d’archives d’outre-mer, lorsqu’elles ne sont pas censurées. Cette réflexion objective sur le « rêve français » devrait passer à la postérité et être étudié dans les écoles pour en finir avec la doxa culpabilisatrice et avec les slogans ravageurs.

José D’Arrigo

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Questions posées à Philippe San Marco :

Commentaires :

Le 20 mars 2022 à 19:28, Marcel CHAPAPRIA a écrit :

Merci et bravo pour avoir revu cette vidéo complète !

Marcel CHAPAPRIA

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Mes respects mon Colonel,
Toujours aux arrêts de rigueur au motif d'un Coronavirus aux multiples et très attachants variant, je n'ai pu profiter de la liesse des toulousins suite à la victoire du xv de France cette nuit. Aujourd'hui il semblerait que les abords des troquets soient moins fréquentés pour y accueillir un "certain prêcheur de repentance" qui manque de pudeur en sautant sur tout ce qui bouge pour y faire campagne. Je suis donc très heureux d'être confiné et d'échapper au pire.
Merci pour les superbes prestations que vous nous prodiguez grâce aux visio-conférences.
Fidèlement à vous, votre fidèle Claude Fernand.

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Le 20 mars 2022 à 18:36, George Papathanasiou  a écrit :
Και πάλι σας ευχαριστούμε για την κοινοποίηση των cycle-conferences.
Χαιρετισμούς από την Ελλάδα μας
Με εκτίμηση 

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Le 19 mars 2022 à 14:05, Benjamin GK Dupal  a écrit :
Mon Colonel,
J’ai été profondément secoué par cette conférence.  
C’est surtout la qualité de l'échange qui m’a interpellé.
En effet, la présentation, les questions posées, par vous-même et par Monsieur Darrigo, et les réponses apportées ont été magistrales de bout en bout.
On retrouve en fait dans cet événement toute la puissance et la gloire que sont le travail, l’analyse, la réflexion et la pensée.
Un moment de grâce, magnifique, exceptionnel, qui force l’admiration et qui surtout redonne espoir. Je vous en remercie Mon Colonel, et bien-sûr je remercie Messieurs D'Arrigo et San Marco également.Sur une note plus légère, Monsieur San Marco m’aura presque réconcilié avec le socialisme d'antan, c’est direEn vous souhaitant, du lointain Extrême Orient, un excellent dimanche à venir.
Salutations respectueuses,
Benjamin Dupal
                                                                                                                                                                                ***
Le 20 mars 2022 à 07:16 Frédéric ALBERTI a écrit :
Bonjour cher Président
Je vous remercie pour la qualité de la visioconférence que vous avez organisée avec Philippe San Marco, homme de grande qualité sur l'Afrique.
Ce matin je la suis depuis plus d’une heure quinze.
Bien à vous respectueusement
Frédéric Alberti

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Lien photos prises par le Lcl Christian Sabatier : https://photos.app.goo.gl/qWKnxkPiGPiQuLkn8

Lien d'annonce https://monsieur-legionnaire.org/notre-actualite/17-culture/668-l-afrique-noire-un-reve-francais

Photo et texte © Monsieur-Légionnaire

Apparu en premier sur  https://monsieur-legionnaire.org le 19 mars 2022
Firts appeared in https://monsieur-legionnaire.org on Mars 19th, 2022

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