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24 OCTOBRE 1790

EXIT LE DRAPEAU BLANC À FLEURS DE LYS

LA MARINE REÇOIT UN PAVILLON TRICOLORE

 

Un drapeau né d’une cocarde

 

En ce sens l’origine du drapeau tricolore de la France est originale : c’est une cocarde qui a enfanté un drapeau. La cocarde révolutionnaire de 1789 (terme issu du mot coq)  a précédé le drapeau. Cette cocarde tricolore répondait, en s’y opposant, à la cocarde blanche arborée par les royalistes. Reprenant le Bleu et le Rouge de la ville de Paris, elle inclut le Blanc de la monarchie sur l’initiative de La Fayette, alors commandant la Garde nationale. L’ordre dans lequel les couleurs sont alors placées est très difficile à savoir : tantôt le rouge est à l’extérieur du cercle, tantôt à l’intérieur. Le « lancement » de la cocarde est marqué par une période de flou, plusieurs solutions étant adoptées sans que l’on puisse précisément établir une chronologie aboutissant à la configuration : bleu en cercle intérieur, blanc au centre, rouge en cercle extérieur.

 

Un drapeau blanc qui existait depuis Louis XIII et Richelieu

 

Le drapeau blanc de la royauté frappant la poupe des vaisseaux du Roi remontait au règne de Louis XIII et de son ministre Richelieu. Le roi décida alors d’unifier la marine du royaume. Auparavant, en schématisant, chaque province maritime possédait sa marine, son amiral et son « pavillon » : marine gasconne, bretonne, provençale … Avec le Cardinal : une seule marine royale. Un seul et unique pavillon royal blanc. 

 

Cette longue tradition « tombe à l’eau », la Révolution faisant table rase du passé.  Par un décret du 24 octobre 1790 la décision est prise de faire porter par les bâtiments de guerre et de commerce français un pavillon tricolore bleu, blanc, rouge. Comment le nouveau pavillon est-il reçu par la marine ?

 

Accueil ou refus ? Une nouvelle marine : celle de la Nation

 

Autant que l’on puisse le savoir le nouveau pavillon tricolore de 1790 ne suscite ni répulsion, ni enthousiasme. Les marins favorables aux idées nouvelles acceptent naturellement ce nouvel emblème. Ceux qui ne les partagent pas, comme les officiers royalistes à bord des vaisseaux, ne semblent pas alors adopter de réactions hostiles. Il en ira différemment en 1793 lorsque Toulon se livrera aux Anglais : les forces royalistes avec l’amiral Trogoff reprennent le drapeau blanc. Après la reprise du Port par Bonaparte, les bateaux français qui appareillent avec les anglais arborent toujours le pavillon blanc. 

 

 

Un nouveau pavillon pour une nouvelle marine 

 

Le fait de modifier en 1790 le pavillon national de nos vaisseaux est loin de se limiter à un changement de couleurs. En réalité, le message est lourd de sens. La nouvelle marine n’est plus « la marine d’avant », la marine des « ci-devant ». Le nouveau pavillon annonce et illustre le baptême (civil) d’une nouvelle marine, celle de la Nation qui remplace la marine ancienne : celle du Roi. Tout change. Le pavillon tricolore est le « drapeau » de cette révolution des fondements. La Nation rayonne aussi sur mer comme sur terre. 

 

L’épisode de la Restauration

 

Outre le soulèvement de 1793,  Louis XVIII rétablira le drapeau blanc de 1814 à 1830. C’est à cette époque, plus qu’en 1790, qu’un véritable débat s’instaure sur la « couleur » du drapeau national. La période correspond au retour sur le territoire des ci-devant rentrant d’émigration. 

 

Aujourd’hui chaque matin

 

Depuis  1830 les Trois couleurs sont l’emblème national. Chaque matin sur tous nos vaisseaux le pavillon est salué lors de la cérémonie des Couleurs :

 

-       « Attention pour les Couleurs »

 

Que vous soyez à bord ou à terre, civil ou militaire, jeune ou moins jeune, homme ou femme,  à l’annonce de ce commandement sur nos bases navales, tous s’arrêtent, rectifient la tenue.

 

- « Envoyez ».

 

Cre en chef Jean Noël Beverini, membre de l'AACLE de Marseille - Provence 

 

Propos recueillis par le Lieutenant-colonel Constantin LIANOS auprès de notre académicien et poète Jean-Noël BEVERINI

 

Marseille, le 22 octobre 2019

 

VIVE LA FRANCE !       

  

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